Page:Macrobe (Œuvres complètes), Varron (De la langue latine) Pomponius Méla (Œuvres complètes), avec la traduction en français, 1863.djvu/79

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la neige ou la grêle qui ne tombe pas sur la portion de la surface terrestre que nous habitons ; car le ciel est à une distance égale de tous les points de la terre, et la prodigieuse étendue en hauteur qui les sépare est la même pour ceux qui fixent la voûte étoilée, soit de la région où nous sommes, soit de telle autre région boréale ou australe de la sphère. Il suit de là que si tous les corps ne gravitent pas vers notre globe, les pluies qui, relativement à nous, ne suivent pas la perpendiculaire, tendent vers le ciel ; assertion qui est plus que ridicule.

Soit A, B, C, D, la terre, soit E, F, G, L, M, l’atmosphère ; divisons l’une et l’autre en deux parties égales par la ligne EL, et plaçons-nous dans l’hémisphère supérieur E, F, G, L, ou A, B, C. Si tous les corps ne pesaient pas vers la terre, nous ne recevrions dans l’intervalle qu’une faible partie des pluies sorties du sein de l’atmosphère ; celles qui viendraient de l’arc F, E et de l’arc G, L se dirigeraient sur les couches d’air supérieures au fluide qui nous entoure, ou vers le ciel ; et celles que laisserait échapper l’atmosphère de l’hémisphère inférieur prendraient une direction contraire à A, C, D, et tomberaient on ne sait où. Il faudrait être fou pour réfuter sérieusement de telles absurdités. Il est donc incontestablement démontré que tous les corps gravitent vers la terre par leur propre poids. Cette démonstration nous servira quand nous agiterons la question des antipodes. Mais nous avons épuisé la matière qui était l’objet de la première partie de notre commentaire : ce qui nous reste à dire sera le sujet de la seconde partie.