Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/129

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le Roy de Navarre à Agen. Et fut près de luy une partie de ceste guerre. Lors il escrivit la déclaration du dit seigneur Roy de Navarre, concernant les justes causes qui l’avoient meu de prendre les armes, l’assista au siége de Marmande, et traicta en partie la tresve qui fut faitte pour un moys, pour en lever le siége, avec monsr le mareschal de Biron et M. de Foix, joint avec messieurs de Segur, Pardailhan et de Gratemx, chancelier de Navarre. Sur la fin de la tresve, fut dépesché vers la Royne d’Angleterre avec pouvoir absolu pour toutes les affaires du dit seigneur Roy en Angleterre, Écosse, Pays-Bas, Allemaigne, etc., et mesmes avec nombre de commissions et lettres en blanc, avec un signet pour signer en son besoing toutes despesches, chose accordée à peu de personnes. Il passa par le travers de l’armée de M. de Maine en Xaintonge, estant touteffois adverty par M. de Foix, que M. l’amiral de Villars, lors lieutenant général en Guienne, avoit receu commandement du Roy de veiller à l’attraper par les chemins, parce que son voyage, ayant esté différé de temps à autre, avait donné loisir d’en estre averty. Il vint nonobstant, non sans grand danger, à la Rochelle, et après avoir esté retenu quelques jours de monseigneur le Prince qui désiroit pour certaines occasions (nomméement pour une prétention de rechercher la Royne d’Angleterre), que le capitaine Lisle y arrivast de sa part premier que luy, et par ce moyen luy fit perdre la commodité d’une flotte d’Angleterre. Il s’embarqua en l’isle de Rhé, au premier vaisseau qu’il trouva, qui estoit chargé de sel, ennuyé d’avoir perdu cette commodité. Estant en mer, par un instinct extraordinaire.