Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/218

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harquebuziers à cheval et cent à pied, pour cest effect qui fut sur le commencement de janvier 91[1] ; mais il descouvrit, par la conférence des advis qu’il avoit, par le moïen d’une autre menée qu’il conduisoit avec le viconte de la Guierche, que ce n’estoit qu’un moien d’attraper deniers s’ilz eussent peu, (car pour les personnes on y donnoit bon ordre,) qui fut cause que s’estant rendu au lieu d’où on devoit marcher pour l’exécution, il fut contremandé par M. le mareschal d’Aumont, et l’entreprise rompue. Mais le mesme soir, fut averty que quattre compagnies d’harquebuziers à cheval du Sr de la Rocheboisseau et sa compagnie de chevaux légers estoient logés à un quart de lieue de Mirebeau, dedans le village d’Amberre, et demanda congé à M. le mareschal d’Aumont de les desfaire parce que c’estoit proche de son quartier, lequel, pour passer sa colère, voulut estre de la partie. Ilz furent donq attaquez par les harquebuziers à cheval du sr de Pangeaz et ceux de Saumur, tant de pied que de cheval, et le chemin de leur retraicte couppé par monsieur du Plessis avec sa troupe de cavalerie, tellement qu’ils furent entièrement dévalisés : le sr de la Rocheboisseau estoit en la ville qui se retira à Poictiers.

Au retour de là, son soin fut de remettre sus les fortifications de Saumur qui avoient esté abandonnées faute de moïens, pendant son absence ; et alors entreprit tout en un coup les bastions hors du chasteau, et le revestement de pierre de taille de ceux

  1. L’édition de M. Auguis porte, au mépris des deux manuscrits et de la chronologie, « janvier 92. »