geant, puisqu’ilz s’en faisoient entendre sur leur particulier, qu’à la vérité, ilz en cerchoient le contentement. Et de faict quand monsieur du Plessis rendit conte de sa négotiation au Roy, qui fut à Buhy, maison de son frère aisné, et qu’il leur proposa ses articles qu’ilz trouvoient tous durs et aspres infiniment, il dit à Sa Majesté que ce qu’il trouvoit de pis, c’estoit ce qu’il en trouvoit de meilleur, par ce qu’ayant une fois dit leur prix, quelque excessif qu’il fust, ilz avoient témoigné avoir envie de vendre, et pourtant qu’il n’estoit nullement d’advis de rompre là dessus.
Ainsy donq fut continué le traicté, et le Roy, s’en allant en Picardie, manda au sieur de Villeroy que, sur tout ce que dessus, il avoit laissé son intention à monsieur du Plessis, auquel touteffois il n’en avoit parlé que fort sommairement ; le Roy mandoit aussy à M. de Villeroy qu’il estoit d’advis et l’en prioit qu’il vist M. de Maine lors malade à Rouen, afin qu’à son retour, il se trouva plus esclarcy, veu les duretez des susditz articles.
Or, à la réquisition de monsieur le mareschal de Biron, vint le sieur de Villeroy à Gisors, soubs ombre de le voir, et eurent plusieurs bons propos ensemble, monsieur le mareschal de Bouillon aussy, l’un et l’autre touteffois non chargés de la négotiation mais désireux de s’avancer pour la sonder particulièrement en luy. Nonobstant, afin qu’il n’allast pas vuide trouver le duc de Maine, et qu’il peust porter quelques offres, monsieur du Plessis leur fit trouver bon qu’il luy fust dressé des articles raisonnables, lesquels il s’asseuroit que Sa Majesté ne desdiroit