Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/261

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conscience et science, mais surtout d’un vray zèle de voir l’Eglize en sa première pureté, tant pour les mœurs que pour la doctrine ; pour iceux pourvoir des plus notables charges dans l’Eglize, avenant vacation, afin que, lorsque l’occasion seroit de tenir un concile national en France pour cest effect, il y trouvast la plus saine partie de l’Eglize gallicane disposée et avec peu de contradiction ; que pour tenir la main forte à un sy bon œuvre, il devoit avoir une semblable liste des seigneurs et gentilzhommes non aliénés de la vraye religion, encor que pour n’en estre plainement instruictz, ilz n’en fissent ouverte profession, mais souspirans après la restauration de l’Eglize et capables de la recevoir, pour iceux pourvoir, ès occasions, ès meilleures charges du Royaume, leur en bailler les clefz afin que, soubs prétexte de défendre la superstition, on ne troublast la répurgation des abus tant nécessaire en la religion. Le mesme entre ceux du tiers-état, pour les charges de justice et de finances, afin que les Edictz et ordonnances ne fussent point rebutées, lorsqu’il seroit besoin de vérification, au contraire embrassées, favorisées, autorisées. Moyennant cela et la grâce de Dieu principalement qui béniroit ce sainct propos, qu’il ne doutast qu’il n’en vinst à bout, avec la plus grand gloire que Prince depuis mille ans eust acquise au monde ; ausquelz conseilz le Roy prestoit l’oreille et sembloit incliner son jugement ; mais occupé ès affaires de la guerre, ou se deffiant de ses moyens, n’y mettoit la main si vivement qu’il luy sembloit besoin.

Particulièrement, pour l’institution de la jeunesse