Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/290

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gion, ratifiée en diverses solemnelles assemblées et nomméement à Nismes, Meilleau, Montauban, et la Rochelle, de vivre et mourir uniz en leur confession de foy, présentée cy devant aux Rois prédécesseurs, soubz l’obéissance et protection du Roy, ce qu’ilz déclarèrent à S. M. vouloir faire, laquelle ne monstra le prendre en mauvaise part, seulement qu’il se fist discrètement et sans bruit.

Sur la fin, à l’occasion de certains propos tenus par M. du Perron, désigné Evesque d’Evreux, déffiant tous les ministres, dont touteffois il leur fit excuse, fust instituée une conférence au logis de M. de Rosny[1], gouverneur de Mantes, entre le dit sr du Perron, assisté de deux Théologiens, et M. Rotan, ministre et Docteur à la Rochelle, assisté des sieurs Beraud, ministre à Montauban, et de Beaulieu, à Mantes, mais qui se passa en subtilitez et espines inutiles à l’Esglise, parce que la question estoit sy l’Escriture Saincte estoit suffisante à salut, les ministres l’affirmans et du Perron le niant, ce qu’il convint [prouver[2]] par passages de l’Ecriture, lesquelz le dit du Perron taschoit d’éluder par des pointillés de grammaire et distinctions des scholastiques, et fut ceste conférence finie par le départ du Roy, touteffois avec promesses réciproques d’y retourner amyablement, toutesffois et quantes qu’ilz en seroient requis.

  1. C’est la première fois que le nom de M. de Rosny se rencontre sous la plume de Mme de Mornay. La jalousie qui devait faire tant de mal à M. du Plessis avait déjà commencé ; elle était plus vive, à ce qu’il semble, de la part de Sully que de celle de Mornay.
  2. Ce mot manque dans l’édition de M. Auguis.