Or pendant que M. du Plessis fut à Anceniz, qui fut tout le Caresme, se tenoit à Saumur l’assemblée des députez des Eglizes réformées, soubz l’autorité du Roy, pour laquelle diriger estoit esleu M. de la Noüe, lequel luy donna advis, de fois à autre, de ce qui s’y passoit. Plusieurs choses y furent agitées, quelques unes avec juste douleur, des mauvais traictemens que recevoient ceux de la Religion partout le Royaume, ausquelz S. M. n’apportoit aucun remède, au lieu que l’impunité des malfaisans et la contumace des magistrats en redoubloit d’heure à autre le mal. La cause de se plaindre estoit grande ; le désir néantmoins de s’eslever n’y estoit point, ains de recourir pour un dernier coup à S. M. Et cependant la douleur avoit peu pousser hors des paroles lesquelles, rapportées à S. M., l’avoient mise en quelque alarme des dictz de la religion. Or ne voulurent ilz rien conclure que monsr du Plessis ne fust de retour, et le prièrent de se haster, ce qu’il fit. Et après avoir conféré avec eux, raddoucit fort, non tant les choses qui estoient justes que les paroles et les procédures qui eussent peu estre trouvées dures, interprétées contre leur intention, mais surtout asseura S. M. qu’il n’y avoit esté rien traicté au préjudice de l’Estat et repos publicq, rien que luy mesmes n’eust loué et approuvé, s’il l’eust ouy. Exhortant néantmoins à leur pourvoir à ce coup, de sorte qu’ilz trouvassent en luy remède à leurs maux, s’il ne vouloit qu’à faute de l’y trouver ilz le cerchassent en eux mesmes, ce que peu après il luy répéta encor de vive voix, estant près de S. M. à Fontainebleau.
Monsieur de la Noüe touteffois, qui l’alla trouver