Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/318

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monsieur de la Rochepot et luy s’y accordèrent fort bien, faisans tous les actes de commandement tous deux ensemble, sauf que M. du Plessis, parceque c’estoit dans sa charge et qu’il le venoit assister, luy déféra le mot par courtoisie. Toutes les expéditions furent signéez des deux ; M. de Pierrefitte et M. de Briacé y furent mareschaux de camp ; M. de Cugy commandoit l’artillerie ; M. du Plessis se louoit fort du bon devoir qu’avoyent faict messieurs de Pierrefitte et de Cugy, chacun en sa charge. Le faix du charroy et attelage des poudres, balles etc. tomba sur M. du Plessis, et par conséquent la principale despence. Or, je n’euz pas faute de mes pênes, mais celle que j’avoy, après tant d’advertissemens, de sa personne engloutissoit toutes les autres. La noblesse du pays l’assista au nombre de 100 ou 120 gentilzhommes ; ilz furent aussy aidés des trouppes de M. d’Elbeuf, de Souvray, de St Luc, et de celles de messieurs le conte de Monsoreau et de Puycherie qui vinrent en personne. La tresve de Poictou empescha le secours qu’on eust austrement deu attendre de ce costé là.

Fut convenu, entre M. de la Rochepot et M. du Plessis, que la place seroit démantelée, sauf le donjon qui seroit conservé pour la demeure du seigneur du lieu, pourvu que, dans la fin de l’an, il fournist d’une neutralité de M. de Mercœur, ce qu’il fist, et fut laissé par M. du Plessis le capitaine Babouet avec trente harquebuziers dedans pour la rendre inutile ; lequel, moyennant la ditte neutralité, remit la place en Janvier 1596. Celuy qui l’avoit surprise estoit un nommé des Esues du Lude.