Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/325

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par la ditte assemblée d’en faire un bref discours que j’ay touché cy-dessus, qu’ilz auroient depuis publié avec ce tiltre : « Pour esclairer ung chacun des justes procédures de ceux de la Religion réformée en ce royaume. »

En mesme temps seroit venue en concurrence la négociation avec M. de Mercœur pour la pacification de Bretagne laquelle se seroit resveillée[1] sur l’espérance qu’auroit donnée la Royne douairière qu’il en réussiroit mieux que par le passé ; et pour icelle auroient esté envoyez messieurs de Schomberg, conte de Nanteuil et de Thou, président en Parlement, ausquelz étoient joinctz au pouvoir messieurs de la Rochepot et du Plessis. Pour ce se seroient diverses fois abouchez avec le sr de la Ragotière, advocat à Nantes, serviteur confident de M. de Mercœur, en présence de la Royne à Chenonceaux, et depuis à Angers, et finalement ne s’en seroit ensuivy autre fruict que d’avoir descouvert la mauvaise foy de M. de Mercœur. Ce fut par la prise d’un Nicolas des Loges, nepveu de l’agent de M. de Mercœur près du cardinal d’Austriche, arresté à Saumur par monsieur du Plessis tost après la prise d’Amiens, par un instinct vrayment de Dieu et sans aucun dessein humain, lequel se trouva chargé de lettres du dit cardinal à M. de Mercœur et à Don Mendo, agent du Roy d’Hespagne près de luy, par lesquelles apparut de l’estroicte intelligence et obligation qu’il auroit à l’Hespagnol. Pareillement furent trouvées sur luy plusieurs lettres qui descouvroient nouveaux re-

  1. L’édition de M. Auguis porte « recueillie. »