Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/331

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tost, qu’il ne luy fust manqué en ceste bonne occasion.

En mesme temps aussy fut recherché de M. le mareschal de Brissac pour faire entrer ceux de la Religion par son moyen en intelligence avec luy afin qu’ilz abutassent leurs desseingz ensemble pour attaquer M. de Mercœur en Poictou, comme il feroit en Bretagne, à quoy il entendit volontiers et employa les moïens qu’il jugea propres pour le nourrir en ceste volonté, considérant qu’il n’en pouvoit réussir que de l’affermissement à la Religion et du service au Royaume, et particulièrement à la ditte province. Madame de Rohan, qui se trouvoit sur ceste occasion à Rennes, fomentoit ceste affaire par sa prudence, laquelle en fit plusieurs dépesches à monsieur du Plessis qui pourront produire leur fruict en leur temps.

Ainsy taschoit il de rendre son absence de la court la moins inutile qu’il pouvoit, voyant bien que sa présence ne pouvoit estre utile, ny au publicq ny à soy mesmes, pour la contrariété que sa profession de la Religion eust apportée à ses meilleurs conseilz. Ce n’estoit pas touteffois sans calomnie, car il y en eut qui le voulurent mettre mal avec Madame, sœur du Roy, luy imputant la ruine de la maison de Navarre, de laquelle il n’avoit administré que la misère, après que le mauvais mesnage de cinquante années précédentes et d’autant de mauvais mesnagers y avoient passé, et encor que chacun scavoit