Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/338

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quemment Amiens rendu contre l’opinion de la plus part. Et néantmoins fut le sr de Clairville fort humainement receu de S. M. et depesché non sans matière de quelque contentement ; et touteffois, pour les causes que cy dessus, ne s’y peut encor prendre une résolution finale. Et pendant son voyage, revinrent messieurs les députez du Roy à Saumur pour adviser aux affaires de Bretagne.

C’estoit vers la fin d’Octobre 1597, que M. le mareschal de Brissac[1], estant venu en sa maison de Brissac, avec intention principale, comme il avoit escrit par plusieurs lettres à monsieur du Plessis, de communiquer avec luy des moyens de joindre les forces de Poictou et de Bretagne contre M. de Mercœur, lui envoya un gentilhomme, nommé la Fin, de ses plus confidens et avec lettres de créance, par laquelle il le prioit de le venir voir à Brissac, où il se préparoit à luy faire bonne chère ; sy non, qu’il le viendroit voir jusques à Saumur, ou se rendroit en tel lieu qu’il jugeroit à propos pour leur entreveue. Mesmes propos tenoit le dit sr de la Fin à monsieur de Schomberg ; sur quoy, sans l’incommodité de la personne du dit sieur de Schomberg, ilz se résolvoient d’aller à Brissac ; mais parce qu’il ne pouvoit aller qu’en carosse, non trop seurement pour avoir à approcher de sy près les places des ennemys, se donnèrent assignation au 27e Octobre à Angers, auquel lieu furent logés ensemble messieurs de Schomberg et du Plessis en l’abbaye St Aubin, comme compagnons de

  1. Charles II, de Cossé Brissac, avait remis Paris, dont il était gouverneur, à Henri IV, en 1594 ; il mourut en 1621.