Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/358

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traicté de mariage de Madame[1] ; ce qu’il fit à St Germain en Laye, assisté de monsieur de Villarnoul, dès lors accordé avec nostre fille aisnée, et du sieur de Nesde maistre de camp, et du sr de la Ferrière, guidon de sa compagnie de gendarmes et commandant à Vezins, sans plus, n’ayant voulu s’accompagner davantage contre un homme prisonnier de justice. Et luy fist cest honneur S. M., comme il fut à Meulan, de luy envoyer le sr du Morier, l’un des secrétaires de sa chambre avec lettres qui tesmoignoient le contentement qu’il avoit de sa venue, et luy promettoit tout ce qu’il pouvoit désirer d’un bon maistre. Il vit donq S. M. à St Germain le 20e Décembre de l’an 1598, et en fut très-bien receu, et de tous ses seigneurs et amys, et se passèrent plusieurs jours sans parler de cest affaire particulier, mais bien luy communiquoit il ses principaux affaires ; nomméement fut employé avec monsieur le mareschal de Bouillon pour résoudre par expédiens les oppositions que fournirent ceux du Clergé contre l’Edit accordé à ceux de la Religion et les difficultez que faisoient les gens du Roy pour en requérir la vérification pure et simple[2], et les modifications que la court de Parlement y vouloit faire ; nonobstant tous lesquelz obstacles, par la prudence et dextérité du Roy et moiennant les bons expédiens qui luy furent ouvertz, il fut purement et simplement vé-

  1. Avec le duc de Bar, fils aîné du duc de Lorraine ; le mariage s’accomplit en 1599.
  2. L’édit de Nantes, scellé le 13 avril 1598, ne fut enregistré au Parlement que l’année suivante, avec beaucoup de peine et avec quelques modifications.