Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/360

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tables chevaliers pour ordonner de cest affaire ; et veilloit particulièrement monsieur de Vardes, notre cousin germain, qu’il ne s’y passast rien qu’à l’avantage de monsieur du Plessis, lequel aussy, comme il vit les choses en termes raisonnables, gentilhomme qu’il est d’humeur d’y regarder de fort près et pour soy et pour ses amys, luy escrivist qu’il pouvoit s’acheminer sans difficulté. Monsieur du Plessis donc, arrivé à Paris, prie de ses principaux parens et amys ceux qui se trouvèrent sur le lieu de se trouver en son logis, les requérans de luy donner leur advis, selon leur honneur et le sien, de la forme d’accord qui luy estoit proposée ; laquelle tous ilz approuvèrent, protestant qu’en pareil cas ilz n’en refuseroient unq semblable, et que pour un Prince à pêne pourroit estre la satisfaction en autres termes ; et estoit la ditte Forme telle qu’il en suit :

« Monseigneur le Connestable et messieurs les Mareschaux de France s’en iront trouver le Roy, pour luy dire comme ilz ont entendu ce qui s’est passé entre messieurs du Plessis et de St Phal ; qu’ilz ont trouvé que le dit sr de St Phal a offensé grandement S. Majesté, dont il mérite punition, et qu’il ne peut venir en combat avec le dit sr du Plessis, pour la qualité de l’offense qui l’en a rendu incapable ; et ayant cy devant les parens de St Phal supplié S. M. de luy pardonner l’offense qu’il a commise, mons. le Connestable dira qu’ilz lui ont prié de nouveau, et que luy avec eux supplie S. M. de trouver bon qu’il luy présente le dit sr de St Phal pour se jetter à ses piedz et luy en demander pardon.

« Lors le dit sr de St Phal se présentera devant