sis vers elle[1] rien de ce qui luy devoit estre dit ny conseillé pour la persévérance en la vraye religion. Pendant ce sien séjour aussy, il travailla tant qu’il peut au contentement des créanciers de la maison de Navarre, et n’est encor ceste négotiation à fin, quelque bon acheminement qu’il y eust donné. Un affaire le fascha plus que tout, que S. M., pour obtenir son absolution du Pape, s’estoit obligée de remettre la messe en Béarn ; ce que par divers conseilz il avoit reculé plusieurs années ; et maintenant la voyoit résolue de l’effectuer, d’autant plus qu’il vouloit se rendre le Pape favorable par ce moïen ; lequel aussy de son costé scavoit bien prendre son avantage, afin de consentir ce qu’il désiroit de luy pour son mariage. Il traicta néantmoins ceste affaire de façon avec S. M., en présence de M. de Calignon, chancelier de Navarre, par les bonnes raisons qu’il luy représenta que l’Eglize réformée demeuroit en son entier en Béarn ; les biens ecclésiastiques aussy affectez aux mesmes usages que devant, scavoir l’entretenement du saint ministère, synodes, temples, collège, estudians en théologie, conseil, chambre des comptes, garnisons, etc. ; seulement quelques lieux es paroisses des champs estoient assignez aux catholiques romains pour leur exercice, et quelques revenuz médiocres aux Evesques de Lescar et Oléron ; dont les Eglizes de Béarn, qui s’attendoient à un bien plus grand coup, se trouvèrent consolées et le remercièrent par lettres publiques et particulières.
- ↑ Elle resta constamment fidèle à sa foi ; elle écrivait à M. du Plessis : « J’irai à la messe quand vous serez Pape. »