Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/368

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et ma librairie pour ceste conférence. S’ilz luy sont prouvez faux, il s’offre d’acquiescer, et en luy nous en avons gaigné nombre d’autres ; s’ilz sont trouvés vrays, nous avons tous interest à scavoir ce qui en est. » Et fut cette parole relevée de plusieurs. Donna aussy ce livre subject à quelques conférences, entre autres à une d’un Ecossois nommé Daliel, avec le capucin Archange, celuy qui crioit le plus haut à Paris, lequel l’alla trouver en son couvent, et luy vérifia en présence de plusieurs gens d’honneur d’une et d’autre religion, ses calomnies : particulièrement le pressa de telle sorte sur la fraction en la transubstantiation et sur les motz par eux prétendus consécratifs, qu’il n’en peut eschapper que par ces motz blasphématoires : « l’Evangéliste est tombé en une petite fausseté ; » qui passèrent en proverbe à Paris. Vinrent aussy en lumière, pendant son séjour de quattre mois en court, la descouverte du docteur du Puy, chantre de l’Eglize de Bazas sur sa préface, et l’inventaire des Théologiens de Bordeaux sur tout le livre, l’un et l’autre traictans la question de faict, et s’attendans au jésuite Richaume et au sr du Perron, évesque d’Évreux pour celle de droict. Et tardoit fort à M. du Plessis d’estre de retour pour leur respondre, ce qu’il a faict depuis, justifiant son livre contre toutes leurs prétendues faussetez, et s’imprime sa responce à présent en ce moys d’Aoust 1599.

L’année 1599 le trouva encor en court, au commencement de laquelle fut célébré le mariage de Madame, sœur unique du Roy, laquelle tost après s’achemina en Lorraine ; et n’oublia monsr du Ples-