coup de danger, et sans M. le Mareschal de Vieilleville qui arriva lors à Paris, feu mon père et nous eussions été retenus. Nous partismes et allasmes à Brye Conte Robert. L’entreprize de monseigneur le Prince rompue, feu monsr de Feuquères nous y vint trouver et fûmes mariez le dit jour St Michel que le Roy[1] entra dans Paris, qui fut, comme je disoy, le commencement des secondz troubles. Nous allasmes à la Borde, maison de mon père, d’où M. de Feuquères partit le Mardy suivant, et alla trouver monseigneur le Prince et monsr l’amiral qui luy confirmèrent Testât de premier maréschal de camp avec une compaignie de gens d’armes. Il exerça durant les troubles cest état là[2] avec beaucoup d’honneur et de louange. Ce fut luy qui, le jour de la bataille St Denis, après les charges, fut recongnoistre l’ennemy, et sur l’assurance qu’il donna à monseigneur le Prince et monsr l’Amiral qu’il s’estoit retiré dans Paris avec son canon, le logis de St Denis et de nostre armée fut gardé. En tout le voyage de Lorraine, j’ay ouy remarquer à plusieurs que nostre armée avoit esté si bien logée que l’ennemy n’avoit seu enlever aucun logis, ny battre aucune trouppe ; mais aussy faut il recongnoistre. Dieu luy faisant la grâce de bénir évidemment son industrie en sa charge ; mesmes je luy ay ouy remarquer qu’à nostre Dame de l’Espine, il ne pensoit plus qu’il y eust aucun moyen d’éviter le combat qui eust été au grand désavantage de monseigneur
Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/70
Apparence