Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 2.pdf/114

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retenir une manifeste justice en la cause de nos Eglizes et en eslongner le trouble autant que, sans évidente ruine, faire se pourroit. Et ceux à qui il a donné tel conseil s’en sont bien trouvez et s’en sont louez depuis, ayant bien reconnu les inconvéniens où autrement on fust tombé.

Nostre fille de Villarnoul alla en Bourgongne, prendre possession de la terre du Vau qu’elle avoit aquize, et où elle avoit employé partie des deniers que luy avions donnés en mariage. Elle partit d’auprès de nous le mois d’Aoust 1602, peu devant que nous allassions au Poictou. En l’an 1603, luy nasquit une fille qu’elle fit nommer Charlotte, environ le septiesme du mois de May, et fut son parrain Jacques de Jaucourt, seigneur de Rouvroy, et sa marraine fut madame d’Espeuilles ; elle mourut à l’aâge de huit mois, ayant esté tousjours en langueur[1], et s’estant bien sentie des fâscheries que sa mère avoit eues à la poursuite de ses procez à Paris. Au mois d’Aoust suivant nasquit une fille à nostre fille de la Verrie, laquelle fut baptisée et mourut tost après.

Au mesme an 1603, nasquit ung filz de nostre fille de St Germain, au chasteau de Saumur, que nous présentasmes, M. du Plessis et moy, au baptesme et nommasmes, comme le précédent que Dieu avoit pris, Philippe Sanson. Ce fut le 18e jour du mois de Septembre.

  1. L’édition de M. Auguis porte : « A l’âge de dix-huit mois en langueur s’estant bien sentie des fâscheries que sa mère avoit eues ayant tousjours esté à Paris à la poursuyte de ses procès. » C’est le texte du manuscrit de la Bibliothèque impériale, rectifié et corrigé dans celui de la Sorbonne.