Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 2.pdf/70

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chacun en sa province, attendu que l’Édit de pacification estoit exécuté en ses principales parties, partant cessoit la cause de leur continuation ; qui fut cause que messieurs du synode députèrent deux de leur corps vers S. M. pour luy remonstrer l’inexécution de plusieurs poinctz qui requeroient encor la continuation de la ditte assemblée. Mais ils trouvèrent S. M. fort résolue au contraire, allégant surtout l’exemple que les catholiques Romains vouloient prendre de là de s’assembler. Accorda néantmoins S. M. la résidence de deux députez près d’Elle pour la sollicitation des affaires générales, et pour iceux choisir une assemblée générale des Eglizes en la ville de Ste Foy, pour le mois de Septembre ensuyvant ; attendant laquelle Mr d’Audenoust, député de la province de Dauphiné, demeureroit près de S. M. en ceste charge. Or auroit-il esté proposé que les principaux de la Religion s’y deussent trouver, pour en tirer quelque bon ordre, d’autant plus que difficilement cy après S. M. en accorderoit elle une autre. Touteffois les choses ne s’y peurent accommoder, monsieur de Bouillon sur tout estant obligé à la court pour le service de son année. Monsieur du Plessis, environ ce temps, estoit convié de faire un voyage en Périgord et Limousin, à l’occasion d’un arrest par luy obtenu contre le sr de la Martonie pour le retraict de la chastellenie du bas Bruzac, lequel il lui convenoit faire exécuter, et en tout cas, consigner dix mille escuz pour gaigner les fruictz, attendant le retraict. Espéroit que sa présence pourroit faire venir la partie à composition pour abbréger affaires. Il se résolut donq à ce voyage le 25e de Septembre, et parce