Page:Madeleine - L’Idylle éternelle, 1884.djvu/44

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Nous emportions là bas, au fond
Des campagnes et des bois mêmes,
Notre rêve vaste et profond
Et nos projets de grands poëmes.
 
Et la maison, sous les lilas,
Qu’on nous avait abandonnée,
Retentissait des grands éclats
De notre voix désordonnée.
 
Vous, dont les yeux sous les cils d’or
Ont des pudeurs de sensitive,
En ce temps là, trop jeune encor,
Vous n’étiez pas aussi craintive.

Malgré les frémissements fous
Des rimes prises au passage,
Vous veniez broder près de nous
En petite femme bien sage.