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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/106

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faites, et pour les quelles j’avois mérité d’estre foüetté plus de douze fois ; et cependant il ne m’en coustoit qu’une larme ou deux, que la crainte me faisoit répandre, et quelque dolente supplication que j’addressois de bonne grâce à quelqu’un de ces jeunes Astres. Il me souvient qu’il y en eust un de grande importance, qui demanda souvent pardon pour moy durant sa vie, et en la considération duquel on me fît souvent grâce après sa mort. »


Tristan était une sorte de petit prodige qui sut lire à quatre ans et dès lors se plongea assidûment dans « la lecture des Romans » qu’ensuite il « debitoit agréablement ». Et plus tard, au cours des études où il avança rapidement sous l’habile direction du précepteur Claude du Pont, il resta toujours fidèle à ses premières amours. Et, nous dit-il :


« J’estois le vivant répertoire des Romans et des contes fabuleux ; j’estois capable de charmer toutes les oreilles oisives ; je tenois en reserve des entretiens pour toutes sortes de différentes personnes, et des amusemens pour tous les âges. Je pouvois agréable-