ment et facilement débiter toutes les fables qui nous sont connues, depuis celles d’Homère et d’Ovide, jusqu’à celles d’Esope et de Peau d’asne. »
Il était en même temps le plus mauvais
sujet du monde. Il jouait aux dés et aux
cartes, et, afin de réparer les brèches que
faisait le jeu à ses maigres finances, il
n’hésitait point à de peu recommandables
supercheries. Il se liait avec un « Escolier
débauché qui faisoit des vers », Alexandre
Hardy, ou Théophile, et avec des comédiens,
Vautret et Valeran, et leur troupe d’hommes
et de femmes. De nature batailleuse et
peu endurante, il frottait durement ses
poings contre le nez de l’un ou de l’autre
des « jeunes seigneurs de son âge et de sa
force » ; l’un ne sera rien moins que l’illustre
maréchal duc de Schomberg ; et il châtiait
cruellement « un certain Cuisinier d’esprit
léger » qui l’avait voulu mystifier. Tout cela
nous est raconté avec un naturel parfait et
une sincérité qui n’est pas exempte de naïve
gloriole dans un curieux livre : Le Page
disgracié où l’on void de vifs caractères
d’hommes de tous temperamens et de toutes
professions, qui est à la fois un très amu-