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Enfin, depuis le Fresne ennemy des serpens
Jusques à l’humble Vigne aux bras tousjours rampans,
L’Orenger qui son fruit de sa fleur accompagne,
L’Encens, le Vîolier et le lasmin d’Espagne…


Où donc aurait-il pris les principaux éléments de ce Dénombrement des Arbres, et où donc aurait-il appris à rendre leur majesté, comme en cette strophe :


Ce vieux Chesne a des marques sainctes ;
Sans doute qui le couperoit
Le sang chaud en decouleroit
Et l’arbre pousseroit des plaintes.


si ce n’était dans la Forêt ? Et Tristan est un admirable peintre de sous-bois :


Dans ce bois ny dans ces montagnes
Jamais chasseur ne vint encor :
Si quelqu’un y sonne du Cor
C’est Diane avec ses Compagnes.

Un jour Venus avec Anchise
Parmy ces forts s’alloit perdant.
Et deux Amours en l’attendant
Disputoient pour une cerise.
 
Dans toutes ces routes divines
Les Nymphes dancent aux chansons.
Et donnent la grâce aux buissons
De porter des fleurs sans espines.


Mais il est plus adorable encore, lorsqu’il chante les mirages de l’onde.