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condes couches à Fontainebleau, où ces vers se font remarquer :


Qu’un printems étincelle et fleurisse es campagnes
Dous, riant, gracieus, en liesses compagnes.
Et qu’ainsi, belle Royne, en miracle si beau
Ta Majesté surgisse à Fontainebelleau
Pour y faire ta couche au milieu de nos Princes
Et des plus hauts Seigneurs des Françoises provinces.
Que les eaus de ce lieu soubs ton advenement
Se changent en nectar distillé saintement.
En lait, en manne, en miel, en essences choisies…
Que les ongles des cers et leurs cornes se dorent.
Que les biches d’azur et de pourpre s’honorent,
Les chevreuils et les dains, et qu’aussi les oiseaus
Au bec, au dos, aus piez, s’attiffent de joyaus…


À vouloir s’évader de préoccupations que l’on qualifierait d’obstétricales, cette poésie tombe évidemment dans quelque extravagance. Va pour les eaux muées en essences choisies : nous y gagnerions à coup sûr, puisque plusieurs bassins du Parterre et du Parc menacent de devenir cloaques. Mais il ferait beau voir, en forêt, des cerfs chaussés et boisés d’or, des biches bleues et des daims rouges !


Il y a encore, s’il faut être sans pitié, une Ode Pindarique à Lucine pour les secondes couches de la Royne (pages 209-212) ; celle-