Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 33 —

C’est à la fin d’une Ode à la Reine, mere du Roi, sur les heureux succès de sa régence. Malherbe s’apprête à tracer de Marie de Medicis le plus beau portrait qui se puisse imaginer. Il est sûr d’avance d’en faire une merveille. « En cette hautaine entreprise, dit-il, Commune à tous les beaux esprits, Je me ferai quitter le prix,


Et quand j’auray peint ton image.
Quiconque verra mon ouvrage
Avoûra que Fontainebleau,
Le Louvre, ny les Thuileries,
En leurs superbes galeries,
N’ont point un si riche tableau.


Les fréquents témoignages de satisfaction que Malherbe se décerne à lui-même, fussent-ils anticipés, doivent nous laisser froids ; et nous n’avons à retenir que l’éloge qui, de pair avec les Tuileries et le Louvre, place, à bon droit, Fontainebleau.


Il voyait encore, céans, des magnificences lyriques et métaphoriques que nous sommes, il est bien fâcheux d’être obligés d’en convenir, dans l’impossibilité d’y rencontrer nulle part. Car ce ne serait rien moins que le Pactole aux fiots roulant des paillettes d’or, qui coulerait par ici !