Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/102

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bliger Aronce à ſouffrir que vous les ſçachiez ; & en effet Aurelie tint ſa parole à la Princeſſe des Leontins, car elle preſſa fort ſon Mary de faire en ſorte qu’Aronce enduraſt que cette Princeſſe ſçeuſt toute ſon Hiſtoire. Il eſt vray qu’elle n’eut pas grande peine à le luy perſuader ; car comme il iugeoit qu’elle pouuoit ſeruir importamment Aronce, il penſa qu’il eſtoit neceſſaire qu’elle le connuſt ; ſi bien que communiquant ſon ſentiment à Nicius, à Martia, & à Celere, qui le trouuerent raiſonnable, ils furent tous enſemble trouuer Aronce, pour luy perſuader d’endurer que la Princeſſe des Leontins ſçeuſt tout le ſecret de ſa vie. D’abord il eut quelque peine à s’y reſoudre, parce que naturellement il n’aimoit point à faire ſçauoir ſes Auantures : mais apres que Sicanus luy eut fait comprendre combien il luy