Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/106

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ſe refugier à Carthage, où ie l’ay connû. Cependant ie ne laiſſe pas d’eſtre perſuadé, qu’il faut qu’Aronce ſoit d’vn Sang fort noble : car il a tous les ſentimens ſi grands, qu’il n’eſt pas poſſible de s’imaginer que ſa naiſſance ne ſoit pas illuſtre. Ie m’imagine, luy dit alors la Princeſſe de Perouſe, que i’entendray voſtre Eloge de la bouche d’Aronce, comme ie viens d’entendre le ſien de la voſtre : c’eſt pourquoy dans l’eſperance de vous connoiſtre par luy, comme ie viens de le connoiſtre par vous, ie vous quitte pluſtoſt que ie ne ferois : ce ne ſera pourtant, adiouſta-t’elle, qu’apres vous auoir offert toutes les choſes, dont vous pouuez auoir beſoin. Le Prince de Numidie reſpondit au compliment de cette Princeſſe auec beaucoup de ciuilité : la coniurant par modeſtie de ne croire pas tout ce qu’Aronce