Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/107

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diroit de luy : car comme il ne ſçauoit pas les ſentimens qu’il auoit alors dans l’ame, il preſupoſait que ſuiuant ſon humeur bien-faiſante, il en parleroit auec exageration. De ſorte que la Princeſſe de Perouſe apres auoir encore eſté vn quart d’heure auec le Prince de Numidie, à qui Tiberinus offrit auſſi toutes choſes, fut pour aller à l’Apartement de la Princeſſe des Leontins : mais elle la trouua qui la venoit ioindre : ſi bien qu’apres les premiers complimens, elle la mena à la Chambre d’Aronce, qui reçeut la viſite de cette Princeſſe auec autant de ciuilité, que s’il n’euſt pas ſçeu que ſelon toutes les apparences elle feroit de grands obſtacles à tous les deſſeins qu’il auoit. D’abord elle luy fit mille remercimens de ce qu’il auoit ſauué la vie au Prince ſon Mary ; en ſuite elle l’aſſura de la reconnoiſſance qu’il en vouloit