Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/138

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ce, qui eſtoit luy meſme capable d’auoir beaucoup d’amour. Mais à peine cette Dame eut-elle ceſſé de parler, que Mezence ceſſant de cacher ſa colere; (quoy luy dit-il en la regardant auec vne fierté à faire trembler la perſonne la plus ferme) ie vous auois donc miſe aupres de ma Fille, pour luy aprendre à auoir de l’amour pour mes ennemis, & pour ceux que ma valeur auoit mis dans mes Fers ! Quoy c’eſtoit pour luy inſpirer de ſi laſches ſentimens, que ie vous auois preferée à tant d’autres pour auoir ſoin de ſon education ! Mais Seigneur, luy dit elle alors, ie n’ay fait qu’obeïr à la Princeſſe Nicetale : & ie ne voy pas meſme que cette obeïſſance ait eu vn mauuais ſuccés, puis que vous auez pour Gendre le Fils d’vn Grand Roy, & qui merite plus encore de l’eſtre par les grandes qualitez qu’il poſſede, que par ſa