Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/164

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tenoient des routes differentes quand elle auoit commencé : car il y en auoit vn de Carthage, qui eſtant party de Siracuſe pour s’en retourner en ſon Païs, auoit eſté contraint de relaſcher. Il y en auoit auſſi vn autre de Tarente : deux d’Oſtie, & vn de Corinthe : de ſorte que le vent ſembloit n’auoir formé cette petite Flotte que pour la faire perir. Ces Vaiſſeaux craignant donc de s’eſtre des eſcueils les vns aux autres, & de ſe briſer en s’entrechoquant, faiſoient ce qu’ils pouuoient pour ſe ſeparer : mais quoy que pour l’ordinaire, la Mer irritée diſperſe les Flottes ; il ſembloit qu’apres auoir ramaſſé ces Nauires, elle ne vouloit plus les ſeparer, qu’ils ne ſe fuſſent fracaſſez, & qu’ils n’euſſent couuert ces riues d’vn funeſte débris. Mais Madame, pour vous faire mieux comprendre la merueille de cette auanture, il faut