Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/179

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re mieux cét Enfant que les Dieux luy auoient donné, il voulut qu’il portaſt le nom d’Aronce, que le Fils qu’il auoit perdu portoit : il ne voulut pourtant pas en abordant à Carthage dire que le ieune Aronce eſtoit ſon Fils, quoy qu’il euſt pour luy toute la tendreſſe d’vn Pere, de peur que cela ne nuiſiſt en vain à ſa reconnoiſſance : ioint que ne ſçachant pas s’il n’auroit point d’autres Enfans, il ne voulut pas deſguiſer la verité. Mais il voulut qu’on gardaſt ſoigneuſement & le Berçeau, & les Langes dans quoy cét Enfant auoit eſté trouué : il s’imagina meſme que les Pierreries qu’on auoit trouuées dans cette Caſſette, pourroient encore ſeruir à cette reconnoiſſance : & il eut enfin pour cét Enfant qui luy eſtoit inconnu tous les ſoins dont ſa haute naiſſance le rendoit digne. Mais durant que Clelius luy rendoit