Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/188

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en vn Païs Eſtranger, fut bien aiſe de trouuer vn homme ſi agreable qui parloit ſa Langue, & qui aprenant le deſſein qu’il auoit, luy propoſa d’aller à Carthage : où il l’aſſura qu’il trouueroit Clelius, dont Horace connoiſſoit le nom & la vertu : car ſon Pere & le ſien auoient touſiours eſté Amis, quoy qu’ils euſſent eſté Riuaux. Si bien qu’Aronce ayant inclination à ſeruir Horace, non ſeulement parce qu’il paroiſſoit auoir beaucoup d’eſprit, mais encore parce qu’il eſtoit Romain, & qu’il diſoit eſtre Fils d’vn Amy de Clelius, pria Amilcar de faire en ſorte que le Prince de Carthage vouluſt bien que cét illuſtre exilé le ſuiuiſt, & trouuaſt vn Aſile aupres de luy. Ainſi Amilcar ſuiuant ſa generoſité naturelle ; & voulant ſatisfaire Aronce qu’il aimoit, obtint aiſément du Prince de Carthage ce qu’il luy demanda pour Horace : qui deuint