Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/189

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Amy particulier d’Aronce, dés ce moment là : ne preuoyant pas alors ce qui les diuiſeroit vn iour. Mais Madame, auant que de faire arriuer cette illuſtre Troupe à Carthage, il faut que vous ſçachiez qu’en paſſant à Capouë ie l’augmentay encore : & que ie vous die en ſuite, que durant les quatre ans de l’abſence d’Aronce, Clelie eſtoit deuenuë ſi admirablement belle, qu’on ne parloit que de ſa beauté à Carthage quand il y retourna : & qu’elle y auoit donné tant d’amour qu’on ne pouuoit conter les Eſclaues de ſa beauté. Celuy qui auoit alors la plus grande authorité à Carthage, & qui ſe nomme Maharbal, en eſtoit luy meſme deuenu ſi amoureux, qu’il n’eſtoit pas trop en eſtat de faire obſeruer les Loix du Païs : n’en reconnoiſſant point alors d’autres, que celles que l’amour luy donnoit. Mais comme c’eſt vn homme violent,