Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/232

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leur affection eſt elle fort intereſſée ; & qui en chercheroit bien la cauſe, ne la trouueroit qu’en eux meſmes. En effet on voit tous les iours que ces Amis ſans tendreſſe, abandonnent ceux à qui ils ont promis affection, dés que la fortune les quitte : il y en a meſme qui ne peuuent ſouffrir les longues maladies de ceux qu’ils aiment : & qui ceſſent de les voir auec aſſiduité, dés qu’ils ne ſont plus en eſtat de les diuertir. Ce que vous dittes là m’eſt arriué vne fois, repliqua Sozoniſbe, car i’eus vne maladie languiſſante qui me fit bien connoiſtre qu’il n’eſt guere de tendres Amis. Au commencement que ie tombay malade, pourſuiuit cette belle Perſonne, on eut des ſoins de moy les plus grands du monde : mais lors que la longueur de mon mal m’eut fait deuenir fort melancolique, & que ie ne demandois plus