Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/233

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que des remedes à ceux qui me venoient voir, au lieu de leur demander des mouuelles, ou de leur en dire, ie fus bien toſt en vne fort grande ſolitude : & ie ſçeus meſme que ceux que ie croyois eſtre mes meilleurs Amis en railloient. En effet, comme on demandoit vn iour à vn homme de ma connoiſſance, s’il y auoit long temps qu’il ne m’auoit veuë ? il reſpondit que iuſques à ce qu’il fuſt deuenu aſſez ſçauant en Medecine pour trouuer quelques remedes qui me puſſent guerir de ma melancolie, il ne me verroit pas : & la meſme choſe ayant eſté demandée à vne Dame, qui auoit touſiours parû eſtre de mes Amies particulieres, elle reſpondit auſſi cruellement, qu’à moins que de ſçauoir les vertus de toutes les Herbes, on ne pouuoit plus me faire de viſites, qui me fuſſent agreables : & qu’ainſi il valoit bien mieux me laiſ-