Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/234

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ſer en repos, que de ſe venir ennuyer en m’importunant. Il eſt vray, dit Aronce, que ce que la belle Sozoniſbe dit eſt fort veritable : & il eſt vray encore, adiouſta Horace, que pour l’ordinaire on ſe contente de pleindre les malheureux ſans les ſoulager. Iugez donc ie vous en coniure, adiouſta Clelie, ſi l’amitié ſans tendreſſe, eſt vne fort douce choſe : & ſi ie n’ay pas raiſon de ne vouloir point d’Amis, ny point d’Amies, qui n’ayent le cœur tendre, de la maniere que ie l’entens ? Car enfin ce n’eſt que cela ſeulement qui fait la douceur de l’amitié, & qui la fait conſtante, & violente tout enſemble. La tendreſſe a encore cela de particulier qu’elle luy donne meſme ie ne ſçay quel carractere de galanterie qui la rend plus diuertiſſante : elle inſpire la ciuilité & l’exactitude à ceux qui en ſont capables : & il y a vne ſi gran-