Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/238

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iouſta Horace, que la belle Clelie a admirablement repreſenté cette precieuſe & delicate partie de l’amitié, que ſi peu de Gens connoiſſent. En mon particulier, dit alors Barcé en riant, i’auouë que de ma vie ie ne me ſuis ſeruie à propos du mot de tendreſſe : s’il eſt vray qu’il faille auoir poſitiuement dans le cœur, tout ce que Clelie vient de dire, pour auoir droit de dire qu’on aime tendrement. Il n’en eſt pas de meſme de moy, adiouſta Sozoniſbe, car il me ſemble que i’ay le cœur fait de la maniere dont il le faut auoir, pour oſer ſe vanter d’auoir de la tendreſſe. Pour moy, repris-ie, qui ay eu plus d’amour que d’amitié en ma vie, il m’importe plus de ſçauoir quelle eſt cette tédreſſe amoureuſe, qui met de la differéce entre les Amás, que celle qui en met entre les Amis : c’eſt pourquoy ie voudrois bien que la belle Clelie vou-