Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/253

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combatrois ma paſſion autant que ie le pourrois : & ſi ie ne la pouuois vaincre, ie chercherois à me perſuader tout ce qui la pourroit flatter : & ie n’oublierois rien de tout ce qui me pourroit tromper agreablement. Pour la premiere choſe, repliqua Aronce, ie ſuis reſolu de la faire, quoy que ie ſois perſuadé que ie la feray inutilement : mais enfin ie dois cela à la generoſité de Clelius : & il faut, s’il a vn iour quelque choſe à me reprocher, que ie n’aye du moins rien à me reprocher à moy meſme. Mais pour la derniere, ie ne ſeray iamais en pouuoir de ſuiure voſtre conſeil : car bien loin de chercher à me tromper agreablement, ie cherche malgré que i’en aye, à me rendre plus malheureux. En effet il y a des inſtans où ie croy que Clelius ne ſçaura iamais ma naiſſance, non plus que moy : & il y en a d’autres où ie croy