Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/258

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qu’il auoit encore quelque agreable ſouuenir de l’amour qu’il auoit euë pour ſa Mere, elle auoit ſans doute beaucoup moins de diſpoſition à l’aimer que Clelius : & elle aimoit bien plus tendrement Aronce qu’Horace. Pour Clelie elle les eſtimoit tous deux : mais comme elle eſtoit equitable, elle voyoit bien que s’il y auoit quelque eſgalité entre ces deux hommes, pour ce qui regardoit les qualitez eſſentiellement neceſſaires aux honneſtes Gens, il n’y en auoit pas autant pour l’agréement de l’humeur, ny pour celuy de la perſonne : eſtant certain qu’Aronce eſt beaucoup au deſſus de ſon Riual, quoy que ſon Riual ſoit preſques au deſſus de tous les autres hommes. Ainſi Clelie penchoit par choix du coſté d’Aronce : ioint qu’ayant veſcu auecque luy dans ſon Enfance, comme s’il euſt eſté ſon Frere, il y auoit