Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/26

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que le Soleil auoit commencé de couronner le Printemps de Roſes & de Lis, il n’auoit iamais eſclairé la fertile Campagne de la delicieuſe Capouë, auec des Rayons plus purs, ny reſpandu plus d’or & de lumiere dans les Ondes du fameux Vulturne, qui arroſe ſi agreablement vn des plus beaux Païs du monde. Le Ciel eſtoit ſerain, le Fleuue eſtoit tranquile, tous les Vents eſtoient renfermez dans ces Demeures ſouſterraines, d’où ils ſçauent ſeuls les routes & les deſtours ; & les Zephirs meſme n’auoient pas alors plus de force qu’il en falloit pour agiter agreablement les beaux cheueux de la belle Clelie : qui ſe voyant à la veille de rendre heureux le plus parfait Amant qui fut iamais, auoit dans le cœur, & dans les yeux, la