Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/264

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harbal de cette ſorte, en fut ſi ſurpris, & ſi eſmeu, que l’agitation de ſon cœur paroiſſant malgré luy dans ſes yeux, elle fut remarquée par Maharbal. Il taſcha pourtant de ſe remettre : mais il acheua de ſe deſcouurir par ſes paroles ; car comme il ne pouuoit dire à Maharbal, que Clelius euſt tout à fait tort, & qu’il n’oſoit auſſi luy dire qu’il euſt raiſon, il prit vn milieu qui perſuada à celuy à qui il parloit, qu’il eſtoit ſon Riual. En effet il ſe mit à exagerer l’amour que les Romains auoient pour leur Patrie : l’iniuſtice qu’ils auoient de mettre vne fort grande difference entre des Eſtrangers & eux : & à vouloir luy perſuader en ſuite, que comme Clelius auoit cherché vn Aſile dans la Ville où il auoit la plus grande authorité, il eſtoit obligé de ne s’en ſeruir pas à le violenter en vne choſe qui deuoit eſtre tout à fait libre :