Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

moment en moment. De plus, le Vent, les Eſclairs, le Tonnerre, & vne pluye eſpouuantable, auoient encore adiouſté tant d’horreur à cette innondation, qu’on euſt dit que tout deuoit perir. L’eau du Fleuue ſembloit ſe vouloir eſleuer iuſques au Ciel ; & l’eau qui tomboit du Ciel eſtoit ſi abondante, & ſi agitée, par les diuers tourbillons qui s’entre-choquoient, que le Fleuue faiſoit autant de bruit que la Mer, & la Pluye en faiſoit meſme autant que la chûte des plus fiers Torrens en peut faire. Auſſi ce rauage fit-il d’eſtranges deſordres dans cét aimable Païs : car il démolit pluſieurs Baſtimens, publics & particuliers ; il deſracina des Arbres ; couurit les Champs de Sa-