Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/28

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tant pas d’eſtre de fort agreable humeur : quoy qu’il euſt d’ailleurs quelque choſe dans l’eſprit qui luy donnoit de la peine. En effet il s’imaginoit toujours qu’il arriueroit quelque accident qui retarderoit encore ſon bonheur, comme il auoit eſté retardé : car il euſt deſia eſpouſé ſa Maiſtreſſe, n’euſt eſté que le Fleuue au bord duquel eſtoit vne tres belle Maiſon, où Clelius auoit reſolu de faire les Nopces de ſa Fille, s’eſtoit accrû d’vne ſi terrible maniere, qu’il n’y auoit pas eu moyen de ſonger à faire vne Feſte pendant vn rauage ſi extraordinaire. Car ce Fleuue s’eſtoit débordé tout d’vn coup, auec vne telle impetuoſité, que durant douze heures ſes eaux auoient augmenté de