Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/302

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ſtant que nous ne luy donnerions pas grand peine à vaincre. Mais dés qu’il eut prononcé ces paroles, Aronce qui s’en ſentit outragé, luy lança vn iauelot qu’il tenoit à la main : & ſautant dans le Vaiſſeau ennemy, où ie me iettay auſſi auec dix ou douze autres, nous commençaſmes le plus terrible combat qui ſe ſoit peut-eſtre iamais veû. Ie ne vous le particulariſeray pourtant pas exactement, parce que i’ay beaucoup d’autres choſes à vous dire : mais il faut toutesfois que vous ſçachiez, qu’Aronce y donna des marques d’vne ſi haute valeur, qu’on peut dire qu’il merita tout ſeul toute la gloire de cette grande action. D’abord il s’attacha à combatre le Capitaine des Corſaires : & s’eſtans ſaiſis à trauers le corps, ils eſtoient preſts de tomber tous deux dans la Mer, lors qu’on entendit vn grand bruit à l’autre bout du Vaiſ-