Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/315

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trouuoit tres malheureux. Aronce ſe le croyoit pourtant encore dauantage : & ne ſçauoit quelquesfois s’il deuoit s’eſtimer plus miſerable de ce qu’il ignoroit ſa naiſſance, que de ce que Clelie ignoroit ſa paſſion. Il trouuoit neantmoins quelque douceur auſſi bien qu’Horace, à penſer que Clelie n’eſtoit plus en lieu de deuoir craindre la violence de Maharbal : & ces deux Amis Riuaux, ne laiſſoient pas d’auoir d’aſſez douces heures en la conuerſation de Clelie. Ils veſcurent meſme encore à Capouë auec plus d’amitié qu’à Carthage, parce qu’Horace deuant la vie à Aronce, & qu’Aronce la deuant auſſi à Horace, la reconnoiſſance lia plus eſtroitement leur affection. Ils ne ſe diſoient pourtant rien de la paſſion qu’ils auoient dans l’ame : car comme i’eſtois deſia le Confident de celle d’Aronce, & qu’Horace n’e-