Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/329

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gement. Mais afin que vous le puiſſiez excuſer (adiouſta-t’elle, en ſe tournant vers Aronce, & vers moy) i’ay à vous dire que ie l’ay autresfois veû amoureux d’vne de ces Dames qui compoſent tous leurs regards ; qui placent leurs mains auec Art ; qui tournent la teſte negligeamment : qui ont vne langueur artificielle ; ou vn enioüement emprunté ; qui aiuſtent meſme leurs lévres au Miroir quand elles s’habillent ; & qui cherchent à rire d’vne façon qui montre toutes leurs dents quand elles les ont belles. Ha Arricidie, s’eſcria Genutius, vous me traitez cruellement ! ie vous traite encore trop bien (repliqua-t’elle bruſquement) puis que ce ſont de telles Gens que vous, qui gaſtent vne partie de nos Belles. Car ſi toutes ces faiſeuſes de petites mines affectées, ne trouuoient point