Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/330

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de Galans qui les loüaſſent, elles n’en feroient plus : puis qu’il eſt certain qu’elles n’en font que pour attirer des Amans : & nous ne verrions plus ce qui eſt ſi deſagreable à voir. En effet ie ne trouue rien qui oſte tant à la beauté que l’affectation, & que le trop grand ſoin de vouloir paroiſtre belle. Car enfin, adiouſta-t’elle, y a-t’il rien de plus vilain que de voir vne Femme qui a naturellement les yeux grands & aſſez ouuerts, qui les ferme touſiours à demy, afin de les auoir plus doux ? & y a-t’il rien de plus inſuportable, que de voir le ſoin qu’ont certaines Femmes de faire qu’elles ayent touſiours les lévres incarnates, & de voir le bizarre & extrauagant remede qu’elles y aportent ? y a-t’il rien de plus inſuportable, que de voir de ces Femmes qui ſe leuent vingt fois de leur place, ſans auoir rien à faire qu’à aller regarder