Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/352

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bien examinée, ie trouuay qu’elle ne blaſmoit & ne loüoit, qu’afin d’eſtre contredite : & qu’afin qu’on loüaſt ce qu’elle auoit, & qu’on blaſmaſt ce qu’elle n’auoit point. Mais pour l’ordinaire, comme ie l’ay deſia dit, il faut ſçauoir toute la vie d’vne belle Femme, pour pouuoir deuiner quelle ſorte de beauté elle peut louër. Ce n’eſt pas que la ſeule ialouſie ne puiſſe l’obliger à ne trouuer rien de beau : mais il arriue encore plus ſouuent, qu’il y a des cauſes plus eſloignées qui font cette ſorte d’iniuſtice. Car enfin toute la Compagnie connoiſt vne Femme qui ſeroit tres belle ſi elle eſtoit graſſe, à qui i’ay oüy dire qu’vne Riuale qu’elle a, ſeroit plus belle qu’elle n’eſt, ſi elle auoit eu dix ou douze accés de fiévre qui l’euſſent amaigrie : & i’en connois encore vne qui parce qu’vne Dame eſt Confidente d’vne autre, qu’elle croit auoir