Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/361

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que ie veux qu’on louë plus que mes yeux. Apres cela il ne me reſte plus qu’à vous apeller mon Frere : afin que cét agreable nom que mon Pere a voulu que ie vous donnaſſe, m’empeſche de rougir en vous eſcriuant. Adieu, faites que Celere ne me haïſſe pas, de la querelle que ie luy cauſe innocemment : & ſeruez vous de tout le pouuoir que vous auez ſur luy, pour l’empeſcher de ſe pleindre de moy.


Voila donc, Madame, à peu prés le ſens & les paroles du Billet de Clelie, qu’Aronce reçeut comme il eſtoit preſt à ſortir. Mais comme il le reçeut à vne heure où ſa paſſion luy donnoit de violens tranſports ; & en vn temps où il auoit reſolu de la deſcouurir à celle qui la cauſoit ; il creût qu’il ne deuoit pas perdre cette occaſion qui ſe preſentoit d’elle meſme : & que ſans attendre à voir Clelie, il deuoit en luy reſpondant luy