Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/373

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couvert leur amour, s’il eſtoit vray qu’ils en euſſent pour elle. Car enfin (diſoit cette admirable Fille en elle meſme) ſi Aronce, & Horace, ont concerté cette malice, ils entendront bien ce que ie leur diray ; & ils connoiſtront bien qu’ils ne m’auront pas trompée : & ſi ce n’en eſt pas vne, & qu’ils m’ayent eſcrit ſans ſçauoir rien des ſentimens l’vn de l’autre, ie ne les broüilleray pas, & ie ne me trouueray pas dans la neceſſité de reſpondre ſerieuſement à deux Lettres où ie me trouuerois bien embarraſſée à le faire : car ie reſpondrois peut-eſtre trop rudement à celle d’Horace, & trop peu aigrement à celle d’Aronce. Apres cela Clelie prenant la reſolution de ſe deffaire promptement de cét embarras, reſpondit à ces deux Lettres, par les deux Billets que ie m’en vay vous dire : car ie ne penſe pas auoir