Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/389

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pourquoy prenant la parole, en regardant obligeamment Aronce ; pour vous faire voir combien voſtre amitié m’eſt chere, luy dit-il, ie veux mieux agir auecque vous, que vous n’agiſſez aueque moy : car enfin ie vous ay preſques deſrobé voſtre ſecret, & ie m’en vay volontairement vous confier le mien. Sçachez donc, pouſuiuit-il, que depuis longtemps ie ſuis amoureux plus que perſonne ne l’a iamais eſté : auſſi ſentez-ie tous les iours renouueller la haine que i’ay touſiours euë pour Tarquin ; parce que ie le regarde comme la cauſe de tous les ſuplices qui me ſont preparez. Aronce entendant parler Horace de cette ſorte, s’imagina qu’il eſtoit amoureux à Rome : & ne comprit point du tout qu’il haïſt Tarquin plus qu’à l’ordinaire, parce que c’eſtoit ſon Exil qui auoit cauſé la paſſion qu’il auoit pour Clelie. De